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Chroniques thriller

Chemin du bout du monde

Voilà que je referme à l’instant Le chemin du bout du monde de Jean Benjamin Jouteur. Un thriller original qui mélange les styles…

Un petit résumé : Un manoir pétrifié sous la neige, un jeune homme qui vit la route, la mort incompréhensible d’une jeune héritière… Dans ce chemin du bout du monde, deux histoires s’imbriquent. Il y a l’affaire d’Aubigny, une délicate enquête pour la séduisante commandante Christine Cartier, officière atypique de la gendarmerie nationale. Complots de famille, jalousies, magouilles politiques, héritage, milieu niçois… Comment mettre à nue une vérité que nul ne semble vraiment connaître ? Et puis il y a Éric. Fissuré de doutes, consumé de révoltes, dévalisant les honnêtes gens, il fréquente les zonards, les junkies, les dealers, les marginaux. Égaré dans les vapeurs incertaines de paradis artificiels, poursuivi sans relâche par une ombre du passé cruellement aimante, il perd facilement le contrôle. Son comportement est imprévisible. Un soir de manque, dans un bar paumé d’une ville du Forez, son avenir prend soudain la fuite. C’est la descente aux enfers. Englué dans les méandres d’un présent trop angoissant, à bout de souffle, il tente maladroitement de recomposer un passé occulté. Pour tous il devient la cible, celui qu’il faut abattre… Ou peut-être aider.

Comme vous l’aurez donc compris, on suit ici principalement notre Éric, jeune junkie paumé qui, sous l’emprise de la drogue depuis trop longtemps, souffre d’amnésies et de pertes de contrôle. Son passé nous est conté via ses mémoires qu’il retranscrit dans un calepin au fur et à mesure que des souvenirs lui reviennent.
On découvre alors son passé peu glorieux dont le souvenir le plus présent reste celui de sa compagne, Katia. S’étant auto proclamée Bonnie Parker, nous avons pas mal de clin d’œil à la chanson de Gainsbourg dans l’écrit 🙂 Cette jeune femme dynamique (parfois un peu trop) et à l’esprit revêche le traîne dans plusieurs de ses péripéties. Comment le sait-on ? Parce que l’auteur nous guide. Il nous fait traverser les idées, le caractère et diverses actions de Katia par des hallucinations dont souffre Éric. Ce protagoniste que l’on sait coupable sans savoir de quoi.

Le commandant Christine Cartier est dans la partie puisqu’elle est chargée d’une affaire se tramant au même moment. Elle parcourt le massif du Mercantour pour résoudre une sordide histoire de famille ayant aboutie à deux cadavres.
Sur une trame policière, nous découvrirons de même la voie personnelle de cette enquêtrice au travers des yeux de sa fille, Ludmilla, une jeune femme au caractère bien trempé qui va rapidement croiser le chemin d’Éric et vouloir l’aider dans la quête de son passé. On verra qu’elle est une pièce importante qui aidera ce dernier à reconstituer le puzzle par des stratagèmes plus fous les uns que les autres.

Nous avons donc là un chassé croisé entre la police et son commandant « badass » et des criminels qui s’ignorent. Des rebondissements décrits d’une plume fluide. Plusieurs destins se croisent dans l’intrigue qui mêle savamment histoire, famille, complot et enquête. Tout est bien dosé, on ne s’ennuie pas. Nous, lecteurs, n’avons qu’à nous laisser guider à travers ce décor aux abords lugubres, froids et enneigés. Plusieurs personnages secondaires sont là pour nous ouvrir le chemin, tous posés et étudiés assez profondément pour qu’on puisse en deviner le caractère et presque le physique 🙂

Une fin « ouverte » qui, de plus, nous laisse nous interroger sur la véracité et le parcours d’un des personnages mais chuttttttttt, je ne peux pas trop en dire !

Voilà une très sympathique lecture pour accompagner mon dimanche pluvieux, elle a ajouté un peu d’amertume à mon café 😉

Un grand merci à Jean Benjamin Jouteur pour sa confiance, je recommande l’ouvrage.

Bonnes lectures à tous !

 

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