Les braises de l’exode
Je vous laisse là le résumé du livre de Damien Leban
Pour vous mettre dans l’ambiance :
Samira n’a que 11 ans lorsqu’elle survit au massacre de sa famille et s’enfuit avec son père pour échapper aux bombardements. Elle quitte clandestinement sa Syrie natale pour trouver refuge en France, terre des Droits de l’Homme.
Bruno Heisen, major à la Brigade de Recherche de Montdidier, découvre un cadavre calciné dans le coffre d’une voiture, fait divers très inhabituel dans sa campagne picarde.
Élise Carat, belle-fille du grand patron de Carat Constructions, rentre chez elle après une journée de travail tendue et se languit de prendre du bon temps avec son mari…
Tous trois ignorent qu’ils vont bientôt être confrontés à l’horreur la plus absolue…
Le déroulé de la lecture
J’ai été happée par ce livre dès les premières pages. Les mots nous embarquent avec rudesse dans une histoire déchirante. On ne peut pas lui échapper, on nous « ordonnerait » presque de tourner les pages. Bouffé en une journée de lecture, je referme l’ouvrage le cœur serré, en me disant que l’auteur n’épargne rien ni personne. Ce livre, il est triste, infâme, beau et prenant, tout ça en même temps, ce qui n’est pas rien.
Le récit à proprement parler
Dans un premier temps, parlons un peu de la construction. Elle est très bien pensée, fondée sur trois axes principaux. Nous avons cette petite réfugiée syrienne, une femme « de la haute » et ce major de gendarmerie qui sont suivis, pas à pas, dans leur tranche de vie respective. On a donc tantôt le parcours de la jeune Samira en quête de bonheur, d’une vie moins terrible ; celui d’Élise qui ne comprend pas la tournure qu’a pris sa vie en seulement une journée et tous les enjeux qui semblent vouloir en découler. Enfin, celui de Bruno, un gars mâché par la vie, les péripéties, les enquêtes mordantes et la vue de certaines misères dont les forces de l’ordre peuvent être parfois témoins. Les parallèles sont bien gérés et nous donnent, à chaque chapitre, l’envie d’en savoir un peu plus.
D’ailleurs, les personnages, qu’est-ce qu’ils donnent ?
Malgré une intrigue sournoise et complexe, chacun trouve sa place et a le temps de se découvrir à nos yeux. Tant dans les descriptions que dans la narration, on n’a aucun mal à distinguer les différents protagonistes. Même les secondaires sont assez creusés pour que l’on s’y attache d’une façon ou d’une autre. Que ce soit par amour ou par haine, on les sent vivants et réalistes (ce qui peut d’ailleurs faire peur).
L’intrigue
En parlant de faire peur, passons à l’intrigue en elle-même. Dès le début, même si on n’a pas toutes les clés en main pour en comprendre les tenants et les aboutissants, on sait qu’elle va être monstrueuse. Qu’elle va s’immiscer en nous avec un pouvoir impactant voire morbide. Nous sommes bien vite amenés à voir que ce qui est raconté ici sera sordide, triste, machiavélique et déchirant. Aucun « détail » ne nous est épargné sur la cruauté humaine. On plonge dans les méandres d’une affaire bien dérangeante.
Damien Leban nous aide, si je puis dire, nous accompagne dans cette descente aux enfers. Par des phrases percutantes, détonantes, des mots incisifs et des descriptions assez bien réalisées pour qu’on s’y croie… Tout est là, mené avec brio pour nous entraîner dans les abîmes de l’âme humaine. Au détour, nous verrons aussi qu’il n’y a qu’un pas entre victime et coupable. Tout n’est pas blanc ou noir, les règles doivent parfois être transgressées pour le bien commun…
En bref
Nous avons là un livre somme toute très humain, et ce dans tous les sens du terme. Les personnages sont entiers tant dans leurs défauts que dans leurs qualités. Une certaine objectivité dans la narration pour leur laisser une place complète, des caractères qui nous renverront tous à l’image de quelqu’un que l’on connaît. Humain aussi dans le sens où il n’y a bien que notre espèce capable de ces horreurs avec autant de machiavélisme. Humain encore parce que, au fond, les sentiments exprimés des uns et des autres, qu’ils soient bons ou mauvais, nous ramènent à des choses que l’on connaît, que l’on comprend, parfois même malgré nous.
Qu’en retenir ?
Une intrigue travaillée, des recherches qui ont amené à cette dernière la crédibilité qui lui était due, des personnages attachants et/ou répugnants mais qui ne laissent en aucun cas indifférents, une écriture qui résonne… Bref, une plume fluide et un livre qui vous laisse alors un sacré vide quand vous le refermez ! De fait, il ne me reste plus qu’à me replonger dans une nouvelle aventure du major Haisen, personnage récurrent proposé par Damien Leban avec Je suis le crépuscule 😉
Damien Leban : auteur à suivre…
Bonnes lectures ! 🙂
Une réponse sur « Les braises de l’exode »
[…] juste les pages du roman de Damien Leban, Je suis le crépuscule. Si j’ai beaucoup aimé Les braises de l’exode, ce deuxième opus avec le major Heisen m’a laissée un plus de marbre. Entendons-nous bien, […]