La forêt
Je commence avec un petit résumé :
N’ENTREZ PAS DANS CETTE FORÊT, VOUS POURRIEZ NE JAMAIS EN SORTIR…
1958.
Lors d’une sortie scolaire, sept enfants s’égarent en forêt et se réfugient dans une cabane abandonnée, au centre d’une clairière.
Très vite, ils réalisent que toute tentative de fuite les ramène systématiquement à leur point de départ. Un constat s’impose : ils sont prisonniers.
Et le pire n’est peut-être pas cette Chose qui rôde la nuit ; le pire, pour un survivant, ce sont parfois les autres survivants…
Alors, comment croire qu’un Luca Tahtiemachin me laisserait de marbre ? Qui l’eût cru ? Bah voilà, il en fallait un, c’est fait.
Ici, qu’est-ce qu’il se passe ? On a affaire à un groupe de 7 jeunes adolescents qui se perdent dans une forêt. Elle recèle de phénomènes incompréhensibles, et les voilà donc captifs, impuissants, et sans aucune communication possible entre eux et le reste du monde auquel ils sont habitués. Ils redéfiniront avec nous leur rythme de vie, leur style de vie, et leur volonté de fuir ce piège.
De ce style, on en a vu des histoires. Non pas qu’elles soient déplaisantes, mais j’avoue que j’ai l’impression d’en avoir fait le tour. Ici, nous avons tous les ingrédients pour que ça marche : des personnages sympathiques et détonants, des situations capillotractées dont l’auteur n’est pas avare et desquelles il retombe sur ses pattes, des dialogues réalistes, une ambiance dont le climat s’alourdit au travers des pages… Bref, une belle brochette d’ingrédients ! Pourtant, je suis passée à côté. Je n’ai pas réussi à m’identifier aux différents personnages, ai eu une impression de « déjà-vu » dans l’intrigue, et ai mis du temps à me plonger dans l’histoire qui, au premier abord, m’a semblé trop impossible, bref, un début de lecture qui part pas si bien 😉
Bien évidemment, je ne remets pas en cause l’auteur qui, de sa plume habile, nous amène vraiment au sein de la forêt sur elle-même, mais il m’a manqué un petit quelque chose dont le nom m’échappe. Le récit quant à lui est fluide, et la plume efficace. Des mots bien choisis et une ambiance prenante, malgré tout. Il y a eu ces petits moments où je fermais le livre tout en me disant « quoique… un petit chapitre en plus, serait-ce si grave ? » 😉
Puisque je suis passée à côté, mais que je ne suis pas plus que ça capable d’expliquer le pourquoi, je vais quand même vous donner les points positifs que j’ai relevé et qui m’ont vraiment plu dans cet ouvrage : la narration, elle est au top, avec des interventions omniprésentes du narrateur lui-même, comme venues d’un autre monde (avec quelques notes d’humour décapant, ce qui ne déplaît pas 😉 ). L’œil de l’étranger est ici bien maîtrisé.
La construction : le récit est incisif et prend à partie plusieurs des personnages. Nous n’avons pas vraiment de héros ou d’héroïne, on est devant une troupe de « gamins » qui n’ont comme repère que ce qu’ils ont pu apprendre jusque là. Les voir évoluer au fur et à mesure avec leur prise de conscience commune et/ou personnelle est un choix judicieux qui nous plonge assez facilement dans le questionnement du « qu’aurais-je fait à leur place ? »
Qu’est-ce qu’on doit en retenir ? Que le fil rouge se tient, que la narration est vraiment sympa, que la plume est très prenante… Bref, que si ces histoires d’enfants qui se font coincer dans des lieux « magiques » desquels ils deviennent prisonniers ne vous font pas peur, voire qu’elles vous intéressent, vous pouvez y aller les yeux fermés, Luca a encore mis du panache dans son intrigue.
Une réponse sur « La forêt »
[…] fait passer l’histoire avant le genre. De fait, c’est parfois dans le fantastique comme avec La Forêt, ou bien dans le feel-good avec L’homme qui courait sa vie ou encore Le vieil homme et moi, mais […]