Hortense
Ici même le résumé :
1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, presque trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec son ex-mari, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. » Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. «
2016 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu’elle le paraît ?
Je parlais dans mon dernier retour de « répétitions » ou encore de « redondances », je crois que là, on tient le champion 😉
Si j’avais trouvé quelques longueurs dans un autre livre que j’avais lu de l’auteur, Le jour de ma mort, celles-ci ne m’avaient pas dérangée à proprement parler. En revanche, dans Hortense, j’avoue que les quelque soixante premières pages ont été de la quasi-souffrance : une suite d’auto flagellation de la part d’une mère dont la fille a été enlevée. Bref, je commençais vraiment à trouver le temps long, mais j’avais la flemme de changer de bouquin… 😀
Du coup, je me suis un peu « forcée » à continuer. Les chapitres suivants se sont montrés plus intenses et sous tension. La situation n’avait pas grimpé en action, mais la plume intelligente nous a disséminé des indices par ci par là, de façon prenante, pour que l’on cherche à comprendre un peu plus l’acharnement de cette femme. Du coup, un peu plus prise dans l’intrigue, j’ai continué ma lecture et ne le regrette pas : quelle chute ! Alors attention, je prends pour acquis que le livre démarre lentement et qu’il y reste quelques longueurs tout du long, mais l’histoire en soi, dans son ensemble, reste en effet au top.
La plume quant à elle est fluide, du début à la fin. Empreinte de mots simples et accessibles à tous publics, elle est savamment guidée et nous entraîne dans l’univers de Hortense. La narration aussi est intelligente : faite en trois grandes étapes, trois grands axes, on retrouve plusieurs retournements de situation et une manipulation psychologique rondement menée par l’auteur. En premier lieu, on suit Sophie, cette mère qui s’est vue privée de sa fille pendant 22 ans et qui, par miracle, la retrouve sous l’identité de Emmanuelle. On suit donc cette jeune fille, Hortense, dans un deuxième axe narratif et on apprend à connaître cette dernière via son emploi et… son père, l’homme de sa vie. Enfin, nous avons régulièrement des témoignages qui relatent de près ou de loin l’ensemble de l’histoire, ceux qui ont été relevés par les forces de l’ordre sous forme d’auditions.
L’auteur nous place devant des faits, puis devant des analyses ou des tirades qui elles, relèvent plus de la psychologie des personnages et des déductions ou interprétations qui en découlent, ainsi que l’impact que ces dernières auront sur leur vie.
On part donc d’un passé flou et terriblement triste pour voir s’y enfoncer tous nos protagonistes, les uns après les autres, comme dans une spirale. Le traitement de ces derniers est sans contexte très bien fait, tout est à plat, et rien ne nous échappe quant à leur état d’esprit. On les voit tous évoluer dans leur domaine, dans leur quotidien, dans leur propre histoire.
Vous l’aurez compris, c’est assez mitigée que je ressors de cette lecture : longueur et lenteur ont été les maîtres mots pendant trop de temps pour que je puisse l’apprécier à sa juste valeur, et je pense être passée à côté de quelques petites choses. En revanche, les derniers chapitres et la chute, sans mauvais jeu de mots, sont à tomber par terre. Du coup, je ne saurais pas si je le recommande ou pas, tout dépend je pense de votre envie : une action poussée ou un jeu d’échec qui se met en place de façon millimétrée.
Étant loin du coup de cœur, j’ai malgré tout passé un bon moment et ne remet en aucun cas le talent de l’auteur et la fluidité de l’écrit en doute. Soit, là encore, il ne me reste plus qu’à re goûter à l’ami, afin d’avoir un avis un peu plus tranché sur ce que je pense de ses livres 😉
Bonnes lectures ! 🙂