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Chroniques polar thriller

Avides

Je reviens sur ma dernière lecture, Avides, de Tom Clearlake. Un thriller un peu plus « polar » que le dernier. Je m’explique un peu plus bas, mais laissons place au résumé 🙂

Paris. Au fond d’une cave d’un immeuble de Belleville, douze corps sont retrouvés morts, exsangues.
Le 36 est sur la brèche. Ces faits rappellent à la capitaine Julie Delorme sa première scène de crime, treize ans plus tôt, celle d’un enfant apparemment atteint de démence qui avait tué ses parents pour se nourrir de leur sang. Convaincue qu’il existe un lien entre les deux affaires, Julie va affronter son plus vieux démon et se lancer dans une enquête à haut risque.

Le prologue est réservé au premier cas, la première affaire, celle dans laquelle on suit Rémi, un jeune garçon qui mène un quotidien jusque là banal. Il vit avec ses parents et adore faire du vélo sous le regard de sa mère. Un beau jour, alors qu’il va au parc, il rencontre une vieille dame qui lui ouvre les yeux sur une nouvelle perception, un nouveau concept de la vie. Une découverte qu’elle lui présente comme bien plus intéressante que le vélo. C’est alors que tout bascule et que Rémi assassine ses parents, empreint d’une faim soudaine que personne n’explique. Julie Delorme vit alors un cauchemar sur cette première scène de crime qui en met plus d’un mal à l’aise.

Dès le premier chapitre, on est propulsés en 2019, dans un présent troublé où on retrouve Julie, devenue capitaine et maman. Dans la police depuis maintenant plusieurs années, elle a gardé le traumatisme de l’affaire Rémi Delattre et de sa famille. Quand elle découvre donc avec son équipe un véritable charnier dans un immeuble de Belleville, elle n’a aucun mal à faire le lien entre les deux affaires. Il n’est pas banal de retrouver des victime vidées de leur sang.

Alors quoi ? Tom m’a habituée à des thrillers fantastiques voire horrifiques, qu’il manie bien souvent avec brio. La présence du fantastique étant souvent pesée, on ne tombe pas non plus dans les clichés du genre, et c’est très appréciable.
Ici, nous retrouvons une première partie de roman où on « connaît » l’histoire dans les grandes lignes, où l’enquête se mène de façon classique : on a affaire à un fou qui égorge ses victimes, et on le traque via l’équipe de Julie Delorme. Sans être banale, l’intrigue se suit de façon « simple » et organisée, sans une once de ce fameux fantastique (ce qui est peut-être pire 😉 ).
Il se trouve que tout prend forme et qu’on commence à dévorer littéralement le livre quand on se rend compte que des charniers, il n’y en a pas qu’un… Qu’on voyage au final non pas en France mais en Europe. Comment cela est-il possible ? Comment trouver un suspect quand les pistes se multiplient ?

Et Tom… Ce cher Tom, il ne s’arrête pas là, parce que ce serait trop simple de faire un chassé-croisé sur une enquête qui se généralise ! Alors, il nous emmène dans l’univers d’une des victimes. Une jeune fille qui est enlevée, portée disparue. Fille de notable, son père embauche un « privé » pour enquêter sur sa disparition et en retrouver le responsable.

Je ne peux pas en dire plus sur l’intrigue en elle-même, car je ne suis pas là pour spoiler mes amis lecteurs 😉
En revanche, sachez qu’ici sont abordés plusieurs thèmes, et que rien n’est laissé au hasard.

Les personnages quant à eux sont plutôt bien étudiés et poussés dans leurs retranchements de façon intéressante. Nous avons une jeune femme qui a assisté à un spectacle littéralement macabre, qui s’acharne à vouloir retrouver le pourquoi du comment, tant et si bien que ce soit possible, et qui mène à coté de cela une vie personnelle qui est mise en avant. Entre les besoins de son enfant et les siens, tout est donné 😉
Le « privé » quant à lui est un personnage vraiment intéressant. On va le découvrir au fur et à mesure des chapitres, de façon pondérée, avec une franche remise en question et une réelle évolution du protagoniste au fil des pages.
Mais le meilleur reste le traitement des tueurs (vous l’aurez compris très vite de toute façon, il est impossible qu’il n’y en ait qu’un). Dans tout le parcours mené, dans l’enquête qui avance… on a du mal, tout comme Julie, à savoir si ces hommes sont des tueurs ou des victimes. Leur faut-il mépris ou compassion ?

Du coup, je dois avouer que j’ai vraiment apprécié la lecture de Avides. Un pêle-mêle de plusieurs idées lancées au hasard d’une enquête qui semble au premier abord assez simple. Pas mal de sujets abordés sans vraiment avoir de réponse (bah oui, à vous de vous faire votre propre opinion sur ce que vous feriez 😉 ) dont je ne peux vous faire ici le détail, avec un peu de regret je l’avoue.

Comme à son habitude, Tom use de mots efficaces. Ça tombe là où il faut, quand il faut. Tout est bien dosé. Il m’a posé la question, et voilà que je m’efforce d’y répondre au mieux : Tom, oui ! Oui, tu as à mon goût surpasser Tréfonds. Il y a ici une maîtrise de l’univers qui n’est pas guidée que par le fantastique (sous couvert duquel on est parfois tenté d’expliquer telle ou telle chose). Ici, tout est à sa place, il n’y a pas d’écart et le traitement du « vampirisme » tombe à pic ! 🙂
Avec une plume fluide, une intrigue bien ficelée et des personnages attachants, Tom nous fait traverser les années et les frontières de façon originale à travers une histoire là encore quelque peu macabre, perfide et complexe.

Un point « négatif » parce qu’il en faut et que je suis du genre chieuse, je dirais qu’il y a quelques petites longueurs au royaume d’Iva… Et c’est dommage que vous ne puissiez savoir de quoi je parle 🙂 Allez donc lire ce petit bijou qui passe très bien avec un bon bol de… NON, rien !

Du coup, on ne va pas se mentir, Tom Clearlake, quand on y a goûté, on l’a adopté 😉
Un grand merci pour la découverte de ce nouvel opus que je conseille chaleureusement 😉

Bonnes lectures à tous ! 🙂

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