Un été au château
Un petit résumé du livre de Marie Husson-Robert pour la route, ça vous dit ? Alors c’est parti !
À 21 ans, Solène apprend qu’elle est seule héritière de sa riche grand-mère paternelle qui n’a jamais voulu la connaître. La défunte exige que la propriété familiale, La Drouille Noire, soit vendue dans un délai de trois mois. Solène cherche, comme pour un puzzle, à rassembler les pièces d’un passé qui la hante.
Un héritage colossal et inopiné, une famille divisée, un secret de famille enseveli, un nouveau prétendant à l’héritage surgi de nulle part, des tentatives de meurtres, tous les ingrédients d’une enquête passionnante.
Alors ça, c’est le résumé, et maintenant, qu’en est-il ?
L’intrigue de Marie Husson Robert
Cette dernière est intéressante. Mignonne, mais intéressante. Il est vrai que pas mal de retournements de situation sont visibles ici et que les rouages de l’intrigue sont plutôt bien menés. En revanche, et en grande partie par le biais de l’écriture, nous sommes bien loin ici d’un thriller haletant. Pour ma part, j’y ai bien évidemment trouvé un intérêt, sinon j’aurais coupé ma lecture, mais on se trouve ici bien loin de mon univers de prédilection.
Pourquoi ? Parce que Mari Husson-Robert fait ici l’apologie d’une histoire qui se met en place lentement. J’avais, dans les premiers chapitres, l’impression de me lancer dans une lecture pour adolescents, avec une incursion en colo. Hors, on est bien d’accord que ce n’est pas l’idée que lance le résumé. De fait, j’ai été plus qu’intriguée et c’est ce qui m’a poussée à poursuivre. L’intrigue, somme toute bien ficelée, prend trop de temps à mon goût et démarre tard pour se dérouler finalement en « peu de pages ».
La construction du roman
Le bât blesse ici. Jamais je n’aurais dit ça si ce n’était pas un thriller. Il faut dire que la construction, au début, me fait plus penser à un roman de gare. Attention, ici, aucunement péjoratif, c’est bel et bien un style, que j’affectionne de temps en temps par ailleurs. Là encore, le problème se tient dans l’appellation.
Je m’attends, quand je prends un thriller qui se veut sombre et mystérieux, à des rebondissements divers et variés, à des phrases courtes, à un champ lexical poignant et des mots qui percutent. Je ne parle pas de sang ou de bataille, hein ? Soyons clairs 🙂
D’ailleurs ici, pas de gore, je vous l’assure. Marie Husson-Robert a cependant une écriture intéressante. Parlons-en un peu de cette écriture !
La plume de Marie Husson-Robert
Elle est délicate et très imagée. Ça, c’est plaisant. Des phrases bien construites, pas d’accrocs, un style bien à elle et une écriture fluide. En gros, la qualité de son écriture est pour moi la faiblesse de son ouvrage : rien ne dépasse ! 🙂
Parlons donc de ce qui est moins lisse !
Les personnages sont assez surprenants. Je ne saurais dire si c’est leur classe sociale qui veut ça ou si c’est là encore la plume de l’autrice, certainement les deux ! Nous avons là des personnages au caractère bien trempé, mais enfermés dans les convenances, dans le bien paraître. Du coup, ce côté-là de l’histoire est assez distrayant.
Même si l’intrigue tarde à se mettre en place, j’avoue que la deuxième partie du roman quant à elle est très accrocheuse. Une fois mis de côté cette écriture qui pour moi ne se prête pas au genre, on y trouve pas mal de choses intéressantes et la fluidité du texte devient agréable. Ce que je croyais être un récit d’un autre temps, un peu comme un classique, nous renvoie à nos jours. Ce décalage qui au début du texte me posait problème devient intriguant et assez accessible à partir de ce moment-là. On sait déjà qu’on n’aura pas de grands combats ni d’effusions de sang (ce qui n’est pas forcément regrettable en ce qui me concerne), et on se laisse bercer par le récit et par les personnages qui le composent…
Les protagonistes de Marie Husson-Robert
L’héroïne, Solène, je l’ai trouvée attachiante. Attachante de par son caractère jovial et résilient, mais chiante (excusez-moi l’expression) de par sa naïveté et ses réactions qui arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe. Je me suis surprise à penser à plusieurs reprises « elle est gentille mais… elle fait quelque chose ? » pour, au final, me retrouver devant une hystérique. Le personnage au demeurant sympathique et généreux passe parfois par la case « je me pose des questions et tire des conclusions un peu rocambolesques ».
Les autres personnages amènent un réel plus à cette intrigue qui se veut finalement fraîche et originale. Après un temps d’adaptation, j’ai trouvé les amis de Solène plutôt sympathiques, avec un réel sens de l’amitié et de l’empathie.
Pour conclure !
Si vous aimez les histoires qui mélangent les styles. Si la romance ne vous pose aucun problème. Si vous accrochez au style littéraire propre et sans faille. Si vous avez un attrait pour les histoires bien pensées et sans coups tordus… Bref, ce livre est fait pour vous ! 🙂
S’il n’a pas matché avec mes goûts particuliers et mon attrait certain pour l’écriture qui sort des tripes, il peut sans contexte plaire à grand nombre, parce qu’il est bien écrit et que le puzzle est sympa à réaliser. Je vous laisse donc découvrir l’autrice et son univers, et remercie les éditions M+ de me l’avoir fait découvrir ! 🙂