Un livre plein de rebondissements au twist final inattendu et bien pensé ! Encore une fois, Luca fait mouche ! 🙂

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Chroniques thriller

La mante nue

Ce n’est pas la première fois que je reviens inlassablement sur Luca Tahtieazym, parce que quoi qu’il raconte, il le fait toujours avec finesse et intelligence. Bref, vous l’aurez compris, une fois encore, j’ai beaucoup apprécié ma lecture… En attendant, je vous laisse là le résumé :

Juliette, une mystérieuse joueuse d’échecs, se bat pour innocenter Gabriel, suspecté d’être le monstre ayant massacré une jeune Rochelaise, trois ans plus tôt. Intransigeante dans le jeu comme dans sa quête, elle n’a qu’une seule issue pour étouffer définitivement tout soupçon : identifier le véritable assassin. Dans cette histoire contée à rebours, Juliette remontera le temps pour récolter les indices disséminés sur son chemin. Mais elle devra se méfier, la réalité est rarement celle que l’on croit…

En quoi est-ce intelligent ?

Luca Tahtieazym nous parle ici d’une jeune fille d’une façon très simple : il lui laisse la parole. En effet, nous comprenons très vite que la protagoniste est tout simplement notre narratrice. Il faut dire que, dans les premières pages, cela m’a semblé déstabilisant, parce que je ne savais pas qui elle était, alors me mettre à sa place et éprouver de l’empathie était un sport compliqué. En revanche, très vite, on comprend cette jeune femme, ses peurs, ses peines, ses ressentis. Un passif lourd à porter, elle reste une véritable battante qui nous entraîne avec elle dans les difficultés de son quotidien. Que ce soit aux côtés de son ami ou dans le calvaire de la rue, cette joueuse d’échecs remarquablement intéressante nous montre du doigt son côté sournois, et croyez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises…

Parlons-en de surprises !

Je pensais avoir fait le tour des « ouvertures » de Luca Tahtieazym, je suis bluffée. Encore une fois, promis, je ne vous spoile pas en vous disant qu’il commence… par la fin :/

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant épilogue à la première page ! Oui oui, comme ça, il se joue de nous et nous donne dès le début le ton. Si ça, ce n’est pas être malin ?!

Du coup, on sait quelle est la chute, sans mauvais jeu de mots, mais sans le savoir vraiment. Comme je l’ai souvent entendu dire, ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin à parcourir !

Ici, c’est la même chose : je me suis littéralement délectée des aventures de Juliette. Une jeune femme pleine de force, de vitalité, de courage… de bizarrerie aussi, ce qui n’est pas déplaisant. A chaque page tournée, j’essayais de deviner la suite et, à part à l’avant dernier chapitre (on ne va pas se mentir, je suis très fière de moi !), je suis tombée à côté à chaque fois.

Une histoire qui semble banale, mais qui vous surprend à chaque virage, ça vous tente ? N’hésitez plus 😉

La plume

Oui, parce que, parler de la protagoniste, c’est bien, mais si vous êtes amenés à lire l’ouvrage, vous allez bien la découvrir ! 🙂
Je ne peux donc pas décemment vous en dire plus.

En revanche, qu’en est-il de l’écriture ? S’il y a bien une chose chez Luca Tahtieazym qui ne me choque plus, qui ne me surprend plus, mais dont je ne me lasse jamais, c’est son amour… pour le subjonctif imparfait ! Non, plus sérieusement, c’est en effet la plume. Comme à son habitude, l’histoire glisse sur « le papier ». L’écriture est fluide, le langage quelques fois soutenu, d’autres fois complètement familier nous entraîne dans la complexité des personnages et de leur évolution. Comprenez bien que je ne parlais pas de la même façon aujourd’hui qu’il y a dix ans et… pas de la même façon non plus quand je me lève que quand je m’adresse à mes collègues (quoique…).

Bref, cet attrait pour les mots qui percutent et résonnent m’a toujours plus chez l’auteur, alors ça ne va pas changer tout de suite, enfin j’espère.

Vous l’aurez donc compris, j’ai encore une fois passé un très bon moment de lecture en accompagnant des personnages poignants et travaillés.

Et oui, il y a aussi les personnages…

Je sais que ça peut paraître fou, mais l’auteur nous a mis d’autres personnages dans son intrigue que sa narratrice / protagoniste que l’on prend plaisir à accompagner tout du long.

Ainsi apparaissent plusieurs personnages (mais pas trop, promis, on ne s’y perd pas), tous aussi attachants les uns que les autres. Que ce soit par leur façon d’être, leur façon de penser… ils ont tous ce petit quelque chose qui fait qu’on n’a aucun mal à les comprendre, les appréhender… les aimer. Pour vous donner une idée, celle que j’ai eu le plus de mal à suivre, avec qui j’ai eu le moins d’empathie, c’est de loin la protagoniste, c’est pour dire ! 🙂

En bref,

Un livre intéressant, un personnage principal attachiant (voyez le genre 😉 ), une « épopée » en quête de vérité très bien définie, une construction originale, pour une histoire qui ne l’est pas beaucoup moins. La phrase vous semble un peu alambiquée ? Attendez de lire celle de Luca ! 🙂

Que ce soit à travers ses histoires « tranche de vie » comme Le vieil homme et moi, ses récits un chouia fantastiques comme La forêt, ses textes post-apocalyptiques du genre Il était une fois dans le brouillard… Luca Tahtieazym a toujours, et j’espère qu’il l’aura encore bien longtemps, le don de mettre en avant originalité, humanité et vraisemblance dans ses écrits.

Du coup, zéro pression, mais toi, l’auteur… J’attends le suivant !
Je remercie d’ailleurs les éditions Inceptio pour cette découverte qui, encore, a tapé dans le mille 🙂

Quant à toi, lecteur, je te laisse découvrir quelques pages par là :

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