Justice
Commençons par le début, je vous laisse ici le résumé de ce nouvel ouvrage de Dario Alcide, que j’ai pris plaisir à redécouvrir :
Alors qu’il rentre de son entraînement, Nolan est témoin d’une tentative de viol et décide d’intervenir. Même s’il parvient à aider la victime, il finit tout de même à l’hôpital, gravement blessé. Cette violente défaite pèse alors sur le moral du jeune homme qui glisse petit à petit vers la dépression, incapable de supporter ce qu’il considère comme un échec. C’est finalement sa rencontre avec un prêtre qui va l’aider à reprendre pied. Il faut dire que le père Franck a une méthode bien à lui pour travailler avec les jeunes en difficulté. Les deux autres ados dont ils s’occupent en parallèle, Valentina et Hervé, n’ont d’ailleurs rien d’enfants de chœur. Mais ce trio insolite semble partager quelque chose de plus qu’une simple relation patient/thérapeute.
Comme vous l’aurez compris, on suit ici Nolan, notre protagoniste. Jeune homme au grand cœur, au début, nous apparaît comme un « petit con », blasé de tout et ne cherchant pas à mener une vie dans les clous, se laissant abattre d’un rien. C’est un peu plus tard qu’on apprend cette fichue intervention qui lui aura coûté un tour à l’hôpital, et que c’est cet événement qui l’a changé.
Pourquoi ?
Parce qu’il a cru un instant pouvoir changer la donne. Qu’éviter un crime, c’est bien, mais que punir les méchant serait bien plus honorable. Il devient donc fébrile, et reste bloqué sur cet échec, comme il le dit lui-même. Sur le fait de pas avoir pu « vaincre ». Heureusement pour lui, il va rencontrer plusieurs personnes sur son chemin pour reprendre sa vie en main et prendre conscience d’où se trouvent les vraies victoires, et comment pallier son mal-être. Aussi bête que cela puisse paraître, si vous ne savez pas nager et que quelqu’un se noie, est-on sûr que la meilleure façon de le sauver serait que vous vous jetiez à l’eau ?
Dans ce roman, c’est pareil. Dario Alcide nous offre une lente prise de conscience sur comment faire au mieux sans s’abandonner soi-même. Mais attention, tout ça est mené sous la forme d’un thriller très bien mené.
L’intrigue
On trouvera au fil des pages une histoire assez « sombre », dont le déroulé n’est pas si évident qu’il n’y paraît. Un prêtre original qui fait office de psy, de refuge pour les jeunes « en difficultés », mais sans forcer la main, sans mettre la religion en avant. Même si le principe est très bon, il peut sembler déroutant 😉
De même, les autres personnages ont une ambiguïté qui leur est propre, et il n’est pas si simple de trouver qui est bon, qui ne l’est pas et surtout, quel est le rôle de chacun. Bref, une poignée de bons sentiments, une bonne grosse cuillère de suspense, une pincée de crime… Le tout sur fond de vérité, crue, poignante. Une intrigue aussi dure pour son personnage que réaliste pour le lecteur. Loin du sang, du gore, du glauque même, on se retrouve projeté dans une tranche de vie très bien ficelée… La chute, quant à elle, est plutôt attendue, mais est-ce si grave ?
Les personnages de Dario Alcide
On trouvera de même des personnages construits, avec chacun son histoire, son passé, ses remords et ses douleurs auxquelles il fait face. Chaque caractère, plutôt bien trempé dans l’ensemble, a une raison d’être et une manière d’amener les choses. Notre Nolan découvrira donc, avec force et entrain que les apparences sont parfois trompeuses et que le Bien et le Mal ont tous deux une frontière si fine qu’elle est souvent simple à franchir. C’est à coup de tentations, devant lesquelles il va devoir apprendre le refus, qu’il va comprendre la logique de ce psy pas comme les autres. A force de coups de gueule, coups de poings, mésentente et ralliement que Nolan avance. Il est protagoniste, c’est vrai, mais attention, les autres personnages ont une importance capitale, tous.
On découvrira le prêtre, qui n’est pas si banal. Les jeunes dont ils s’occupent, des têtes dures, voire têtes brûlées, qui ont un passif plus ou moins respectable. Ici, c’est une micro communauté qui avance. Ce livre est un mélange sournois de frisson, de peine, d’amour, mais aussi de repli sur soi. Au final, on est tous un peu Nolan… Une ode à la compréhension et aux compromis !
En bref…
Un très bon moment de lecture, vraiment… Je vous laisse le découvrir en même temps que je remercie Dario Alcide de m’avoir laissé retrouver son univers. Si la plume ne trompe pas, en étant qualitative, tranchée et tranchante, l’intrigue de Justice change bien de celle croisée dans la saga Chronicles.
Une écriture fluide, un roman dur et doux à la fois, pertinent et accrocheur… Tout ce qu’il faut pour se plonger sous la couette pour un dimanche qui se promet un peu frais 😉
Et si rendre justice était une ligne de conduite, de vie ?
Je vous laisse découvrir le reste par le biais d’un feuilletage 🙂
Bonnes lectures à tous !