L’Appel d’Am-Heh
Tout d’abord, commençons par le résumé de cet ouvrage de Guy-Roger Duvert :
En 1934, Kristen, archéologue travaillant à la Miskatonic University, à Arkham, tente de faire reconnaître ses compétences dans un monde où les femmes restent méprisées.
Tout change le jour où elle reçoit un paquet envoyé d’Égypte, contenant une moitié de tablette aux inscriptions semblant dater de l’époque archéenne. Accompagnée de Milton Blake, un aventurier obéissant à un conclave occulte au sein de la Miskatonic, et de Howard Brixton, ancien espion britannique, elle s’engage dans une odyssée qui l’amènera des États-Unis en Égypte, puis en France et jusqu’en Allemagne nazie.
Mais cette course après un savoir occulte qui aurait dû rester enfoui ne risque-t-elle pas de les mener aux portes de la folie ?
L’auteur…
Guy-Roger Duvert, réalisateur du long métrage “Virtual Revolution” et compositeur de nombreuses musiques de films, séries télé et jeux vidéos, est également l’auteur de la saga Outsphere, dont le premier tome a remporté le prix Amazon TV5 Monde en 2019, ainsi que des romans Backup, Virtual Revolution 2046 et Eschaton. L’Appel d’Am-Heh est le premier de ses romans à sortir du domaine de la science-fiction, pour lui préférer ceux du fantastique et de l’aventure pulp.
Contrairement à l’univers de Backup auquel je n’avais pas complètement adhéré, j’avais trouvé un certain plaisir à la lecture de Virtual Revolution. Ici, on se retrouve propulsés dans un monde complètement différent, accrocheur, prenant et écrit avec fluidité, accessible au grand public.
Comment ça se passe ?
Dans un premier temps, on se plonge dans l’univers de l’archéologie. Abordée de façon simple mais assez creusée pour qu’on en comprenne les grandes lignes, on suit Kristen dans son aventure au sein de ce fameux univers. Elle évolue dans un monde où les femmes n’ont pas encore leur place, surtout à cette époque, et où il faut savoir allier courage et détermination. Parce que Kristen, elle n’est pas que chercheuse : elle devient au sein de ce roman une vraie femme d’action qui se lance sur le terrain.
Après la réception d’un colis qui reste somme toute assez mystérieux, et ce, tout au long du récit, elle part en quête d’une tablette aux signes anciens et aux secrets multiples. Elle sera donc immergée dans une course contre la montre où les doutes, croyances et convictions vont être chamboulés. Elle vivra donc cette aventure aux côtés de deux compagnons de route, tout aussi déroutés par l’ampleur que prend l’action.
Et puis…
A cette quête vient s’ajouter une notion de fantastique, relativement bien traitée puisqu’elle n’écrase pas le récit en lui-même. Il faut savoir cependant que ce livre est une première partie et que, au vu des dernières pages, la part de fantastique semble être amenée à se développer par la suite. Ici en tout cas, elle rend la tension un peu plus palpable. Elle donne une dimension supplémentaire à l’écrit et laisse entrevoir tout un tas de possibilités supplémentaires sur l’importance de cette tablette. Toujours ballotté entre croyances mystiques et explications rationnelles, le groupe tente de déjouer les pièges pour ramener cette tablette à l’étude.
J’ai un souci, celui de parler de ce livre sans le spoiler, c’est assez délicat. Je ne permettrais alors que de vous parler de mon ressenti au long de ma lecture. Comme a son habitude, Guy-Roger Duvert nous livre ici son récit d’une écriture fluide. Les chapitres sont courts, ce qui implique rythme et cadence. Nous n’avons aucun mal à nous propulser dans ce monde des années trente, et en plus, on voyage ! Bref, je suis entrée très vite dans l’histoire et ai lu ce livre assez rapidement, parce que prenant. Chaque page, on souhaite connaître la suivante pour avoir la chute de l’événement décrit.
L’intrigue
De même, elle est addictive : si vous aimez les romans d’aventure du genre Indiana Jones… on baigne en plein dedans. La recherche de ce Graal est essentielle et très bien mise en avant. Nous avons des personnages intéressants et un « méchant » original. Les personnages font preuve d’humour autant que d’intelligence. Sans prise de recul, je me suis régalée. De même, les protagonistes sont très humains, tantôt doux et compatissants, tantôt poursuivis par leurs démons, ayant soif de victoire. Les avancées de Kristen dans ce monde masculin sont d’ailleurs très intéressantes.
Une invitation au voyage
Là encore, avec les descriptions, j’ai voyagé. Guy-Roger Duvert a cette capacité de mêler récit principal et descriptions, d’envelopper ces dernières en partie intégrante, liées à l’action du moment. Du coup, on ne s’ennuie pas pendant des pages où on voit évoluer le décor pour finir sur nos personnages qui l’intègrent. Non non, dans les livres de Guy-Roger Duvert, on prend tout en même temps, et c’est très agréable. Non seulement le descriptif s’intègre dans l’action, mais il est aussi très visuel : j’avoue avoir bien vu une salle de temple 😉
Personnellement, je n’ai jamais eu l’occasion d’aller en Égypte et ne sais donc pas du tout si les images qu’il m’en a proposées sont fidèles ou non au décor original, mais je m’en fiche. Pourquoi ? Parce que ce descriptif est fait là encore de façon succincte : on en sait assez pour visualiser, mais trop peu pour avoir le plan intégral et précis. C’est en ça que je trouve l’auteur très bon : il nous laisse au final, en posant les bases, nous faire notre propre décor. Je n’ai donc eu aucun mal à me propulser dans les différentes contrées, les différentes pièces… j’étais clairement aux côtés de nos trois comparses et ce, pendant l’intégralité de l’histoire.
L’ambiance
Toujours dans l’idée des romans d’aventure type Indiana Jones, l’ambiance générale est assez « bon enfant ». Guy-Roger Duvert ici respecte totalement les codes de ce que le public attend de ce genre de récits : une quête prenante, un voyage en contrées « méconnues », un brin d’humour bien mené, l’enquête sur le « paranormal » auquel on s’attend malgré tout… Bref, toute une série de petits détails bien mis en avant. La différence ? Kristen tient vraiment une place importante et intéressante. Ça sort des récits où la femme est la « potiche » qui se fait sauver. Bref, c’est un concept qui ne m’a pas déplu, on ne va pas se mentir.
La certitude…
C’est que le style de Guy-Roger Duvert me plaît toujours autant, que j’aime cette façon de faire visualiser les choses et les actions, cette « cinématographie » dans l’écrit. J’aime de même ces histoires simples mais pleines de retournements de situation : elles démontrent un réel intérêt porté au sujet traité, mais tout en restant accessibles au plus grand nombre. Pour ma part, le fantastique et la science fiction ne sont pas vraiment ma tasse de thé (sortis de quelques rares exceptions), mais cet auteur là, il a ce petit plus qui vous fait entrer dans le jeu sans que vous ne vouliez en ressortir avant d’en avoir découvert toutes les ficelles.
En bref !
J’attends le tome 2 avec impatience afin de voir ce que devient notre Kristen, et je vous laisse découvrir cet univers une fois de plus différents des précédents.
Embarquez, et laissez-vous guider… Une tablette vous attend ! Bon voyage 🙂
2 réponses sur « L’Appel d’Am-Heh »
Entièrement d’accord sur le côté addictif de l’intrigue et la plume très visuelle de l’auteur 🙂
[…] hé, Guy-Roger Duvert signe ici son petit dernier, la suite de l’Appel d’Am-Heh. Les chroniques occultes de l’auteur font ici leur grand retour pour notre […]