Joachim

Bon, il fallait bien une dernière lecture du mois, pour le fun. Alors voilà que j’ai décidé de me relancer un peu dans l’univers de Cetro. Le livre était dans ma PAL, et moi, j’étais déjà dans ma lancée, que demander de plus ? Un résumé ? Je vous le mets en suivant 😉
Tous les dix ans environ, des vagues d’enlèvements touchent un petit village.
Des enfants disparaissent sans qu’aucune piste, jamais, ne mène à un coupable.
Lucas, son frère Sam et sa petite sœur Emmy sont témoins de phénomènes terrifiants.
Né des ténèbres, de la haine et du rejet, il est de retour.

Alors cette fois-ci, je ne suis pas entrée dans les premières pages, comme à mon habitude. Pourquoi ? Parce que j’ai plus de mal avec le côté « fantastique » de la chose. Pour ma part, le fantastique, il ne m’anime qu’au cinéma (ou à la télé, hein ? on ne va pas pinailler). Mais bon, j’avais celui-ci à me mettre sous la dent, celui dont je repoussais quasi volontairement la date de lecture. Et puis mince, voilà que la plume de l’auteur ayant fait tilt il y a peu, pourquoi pas finalement ? Du coup, voilà que je me penche d’un peu plus près sur cette lecture oubliée et… mon Dieu, quelle aurait été mon erreur de ne pas m’y coller ?

Pourquoi ? Parce que malgré ce côté fantastico hororro, nous avons aussi une écriture, un impact fort dans le récit aux diverses narrations. Je mentirais si je disais que ce n’était pas cette dernière qui avait fait pencher la bascule. Mais, très vite, je retrouve cet entrain, cette ambiance, cet attrait que provoque l’auteur sur son public : des mots bien choisis et une forte propension aux sentiments. Il faut dire qu’il nous attire très vite dans le monde de Joachim et Diego, avec une force qui nous fait tourner les pages, quasi fiévreusement, afin que l’on comprenne ce qui est arrivé à ces deux-là. Et vous savez-quoi ? Quand on le sait, bah on donnerait tout pour revenir en arrière. Ensuite, dans une narration parallèle, on a nos trois fameux bambins, Lucas, Sam et Emmy, qui se font fort de rencontres particulières. Bref, encore une fois, une histoire qui se bouffe, merci Cetro 😉

Pourquoi ma non attirance pour le fantastique dans le thriller s’est évaporée en lisant cet ouvrage ? Parce qu’on l’oublie, on l’oublie de par les propos tenus dans l’écrit, de par les sentiments qu’on ressent aux côtés des personnages, de par cet univers à la fois fou mais tellement empreint d’émotions fortes… On est balancés entre la peur, l’amour, la compassion, tout ça tout ça. Et malgré tout, on baigne littéralement dans un monde sordide et aux abois. Pour ce mélange, pour cette confusion, je recommande le voyage ! Le seul livre qui ne m’aura pas dégoûtée de tourner une page alors qu’on passe de la dégustation d’un corps à celle d’une tartine de pain 😀

Quoi d’autre ? Une envie de hurler littéralement à la fin. Bien évidemment, je ne vais pas vous la conter, mais… sachez qu’elle est à la fois belle, puissante et ô combien perverse. Décidément, l’auteur a une chose à cœur : il n’épargne pas ses héros (ceux qui le connaissent le savent), mais il n’épargne pas non plus ses lecteurs, et ça, bah c’est pas sympa, mais c’est vraiment touchant. C’est déroutée que j’ai senti une larmichette me monter à l’œil… et c’est le cœur lourd que j’ai fermé le livre.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai quand même apprécié ma lecture, vraiment. Des chapitres courts, une ambiance glauque et relativement « intimiste », des passages à la limite du gore (mais toujours dans le respect des âmes sensibles), du fantastique, mais bien dosé, et des personnages prenants, aussi attachants qu’agaçants. Le récit tant beau que glaçant nous rappelle à nous-mêmes les bases : amour, respect, tolérance et empathie. Un plaidoyer dans lequel la compréhension est de mise pour digérer ces pages particulières, ce roman haletant aux chapitres courts et au rythme soutenu via les descriptions (telles qu’on s’y croirait).

J’arrête ici mon charabia, mais il est tout autant de raisons qui font que je tire mon chapeau à l’artiste et le remercie, une fois encore, pour ses mots qui résonnent et raisonnent.

Bonnes lectures à tous ! 🙂

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