Les orphelins de l’Avent
Avant toute chose, je vous mets là un petit résumé de ce bouquin plein de féerie et de bons sentiments : Et si vous profitiez de ce temps des fêtes pour renouer avec la tradition des veillées ? Vous savez, celles où il faisait bon lire et partager de belles histoires au coin d’un réconfortant feu de cheminée, un bol de délicieux chocolat chaud à la main… Pile et Face sont deux orphelins, frère et sœurs et faux jumeaux de surcroit, qui ont été confiés à l’orphelinat Saint-Nicolas alors qu’ils n’avaient que trois mois. Alors qu’ils entrent à peine dans leur douzième année et que la grande guerre de 14-18 vient tout juste de prendre fin, un rêve récurrent les conduits dans une aventure au-delà du monde réel et de ses frontières. Leur destinée extraordinaire les entraîne dans l’univers du Chroniqueur où une course contre la montre les attends et où ils vont trouver que le temps qui leur est imparti est bien trop court. S’ils ne sortent pas du piège où ils ont été attirés avant que minuit sonne le vingt-quatrième jour de décembre, ils y resteront coincés pour toujours. Découvrez ce conte de Noël à multiples tiroirs et rebondissements à partager en famille !
Moi qui ne suis pas attirée par les écrits joyeux, tendres… quelle n’a pas été ma surprise de me plonger dans ce dernier sans le lâcher jusqu’à le finir ? Il faut dire que l’histoire est belle, mignonne, attendrissante et, hop, d’un coup de plume, nous ramène en enfance… Vous savez, cette période quelque part regrettée ? Cette période où les préoccupations premières étaient bien souvent jeux et insouciance ?
Ici, tout laisse à croire que ce ne sera pas le cas pour nos deux protagonistes, les jumeaux Pile et Face. Deux bambins sympathiques de l’après guerre. Une période compliquée et musclée dans laquelle ils grandissent, au sein d’un orphelinat. Sauf que, cet orphelinat, il regorge de secrets, d’un secret… c’est donc au grenier de ce dernier que l’aventure commence et qu’on se plonge dans un monde aux histoires douces et sympathiques. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces contes, à traîner avec les deux jeunes au sein de forêts, de paysages mystérieux… Ambiance magique et intrigue originale.
Nous avons donc l’autrice qui se sépare de son narrateur. Ce dernier, fort sympathique, nous explique qui il est et comment les deux enfants vont pouvoir profiter d’un bon voyage durant le mois de décembre. Oui oui, ce mois de l’Avent. Transposés dans un calendrier, ils auront des aventures et une quête à mener à bien pour pouvoir reprendre le rythme de leur vie.
La plume est fluide et assez proche de celles que l’on trouve justement dans les contes. Des histoires de princes et de princesses (mais pas que !) et ce ton prenant de l’aventure et des épopées. Cet écrit, il est au top pour une aventure rigolote et pleine d’entrain pour les enfants, vraiment. Nous avons là une histoire dans l’histoire (voire deux dans une autre… mais ne nous perdons pas).
D’abord, l’histoire de ces deux jeunes qui vont se faire « prisonniers du calendrier ». Une fois fait, nous vivons avec eux les défis qu’ils vont devoir relever pour en sortir. Enfin, nous reviendrons dans la « vraie vie » et feront un bout de chemin avec eux le temps que le livre s’arrête. Une fois encore, le plus important ici n’est pas tant la chute, mais le chemin pris pendant l’intrigue. Nous ne saurons pas grand chose de nos protagonistes, au final… mis à part le fait qu’ils se sont soustraits à des pièges potentiels et aidé des personnages de contes à vivre leur vie et avoir leur happy ending. Au final, le choix de l’autrice à ne pas trop en révéler sur eux est très intéressant et montre à quel point leur nom, leur situation… importent peu : ce qui importe, ce sont les « leçons retenues ». Un enfant ne naît pas méchant ou raciste ou méfiant… c’est sa route qui va le conditionner, et ici, la route est parfois longue, parfois belle, mais elle est toujours mignonne et empreinte de poésie. Une belle façon de dire qu’on ne sème que ce qu’on récolte (parfois plus) et que la bienveillance doit être au rdv. Ces jeunes sont donc touchants et emplis d’une vitalité qui les rend mutins et courageux. Ce fut un réel plaisir de voyager à leur coté pendant ces quelques heures.
Bref, je ne peux pas vraiment en dire plus parce que l’histoire ne s’y prête pas, mais si vous souhaitez vous évader un peu de ces temps quelque peu moroses, prendre une dose de magie et de poésie même si ce n’est plus noël, passer quelques pages de pure mélancolie… n’hésitez pas, ce livre est vraiment fait pour vous.
Retournée au sein des contes de ma jeunesse, je me suis évadée quelque peu, oubliant covid… pour penser princesse et bonheur que je dis souvent futile. Sachez le donc, le futile, parfois, ça fait du bien !
En remerciant l’autrice pour sa plume légère et ses bonne intentions, je m’en vais me faire un thé de noël avec plein d’épices… qui vont me transporter quelques minutes encore dans ce joyeux conte…
Bonnes lectures à tous ! 🙂