Édouard au bras sanglant
Un livre court qui se lit vite et dont vous voici le résumé :
Les cadavres de Parisiennes jonchent le chemin d’Edouard qui ne peut lutter contre ses démons…
Paris, depuis quelques mois, semble devenir la scène d’horribles meurtres.
Edouard tente par tous les moyens d’échapper à la petite voix qui lui ordonne de tuer. Il échafaude de nombreux scénarios des plus rocambolesques afin d’échapper à ce démon qui le vampirise, le lobotomise, et fait de lui un tueur en série. Mais rien, rien n’y fait. Il reste le pantin de celui-ci.
Ses victimes sont toutes des femmes seules, en quête du prince charmant. Elles seront retrouvées mortes, mutilées et suspendues devant une église. Un petit soldat de plomb est laissé sur le lieu du crime en guise de signature. Lorsqu’il retrouve sa mère biologique, quelque chose se passe en lui. La cadence diminue. Serait-ce sa mère qui tue la voix ? Mais les choses ne vont pas se passer comme il le souhaitait. John, l’inspecteur chargé de l’enquête, sera confronté à une multitude de rebondissements qui l’amèneront jusqu’à cet ancien foyer tenu par des sœurs religieuses, et pas à pas, il retracera l’histoire, l’enfance émouvante et tragique d’Edouard. Et John, l’inspecteur chargé de l’enquête, fera une terrible découverte.
Alors voilà, il est en effet en format court, une centaine de pages. La plume fluide et au vocabulaire simple est très accessible et rythme le récit.
En revanche, de mon côté, je n’ai pas trouvé ce que je cherchais dans le texte. Pour plusieurs choses : la narration passe d’un personnage à l’autre sans vraiment de transition et, dans quelques chapitres, j’ai été amenée à relire la dernière phrase du paragraphe précédent pour me rendre compte qu’on avait changé de situation (personnage et/ou lieu…), ce qui m’a dérangée quelques fois.
Ensuite, il y a quelques raccourcis qui ont engendré des maladresses. Ici, rien de bien méchant, mais une démonstration flagrante que le roman aurait du faire au moins le double en taille. Pourquoi ?
Parce que ce genre d’intrigue se pose. Il manque pour moi une contextualisation dont les pions ne sont pas positionnés au bon moment et oblige l’autrice à rajouter des éléments tout du long. Certains pourraient voir cela comme des retournements de situation… Je suis passé à côté 😉
Mais j’y vois aussi des bons côtés : l’histoire est sympa et a d’original la vision du criminel. La psychologie de ce dernier et son passé sont mis en avant au détriment des autres personnages. On est immergés dans son point de vue et ce n’est pas désagréable. A défaut de compatir avec cet être, les enquêteurs et autres personnages que l’on pourrait qualifier de secondaires sont plus ou moins survolés pour laisser la part entière au « Mal ». C’est un choix audacieux qu’il faut souligner.
L’intrigue quant à elle est sympa et bien trouvée (même si je trouve qu’elle manque un peu d’exploitation), elle n’en reste pas moins originale, et l’explication finale sur qui fait quoi est plutôt bien menée.
Un petit livre à petit prix qui fait somme toute passer un bon moment, il faut le dire.
Si mon ressenti n’est pas des meilleurs et que je trouve que le fond y est, mais que la forme mérite pour sa part d’être un peu plus creusée, j’admets aussi lire beaucoup de livres du genre et suis donc de la team des « habitués » au style. Du coup, s’il reste du travail à l’autrice pour un prochain roman, il est primordial de voir qu’elle commence bien et je serai ravie de voir son évolution ! 🙂
Je remercie les éditions Ex Aequo pour m’avoir permis de découvrir cette plume et passé un bon moment de lecture, et j’espère sincèrement que l’ouvrage trouvera son public, car il y a de quoi 😉