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Chroniques thriller

En eaux troubles

Je referme les 360 pages de En eaux troubles, de CS Duffy. Un roman particulier aux teintes de trahisons, de repenti, et aux multiples retournements de situations agréables. Vous voici un résumé:
Une nouvelle vie parfaite à Stockholm. Un homme parfait. Un cadavre sur la plage…
Ellie James, une jeune journaliste d’investigation, abandonne sa vie à Londres pour s’installer en Suède avec l’homme de ses rêves lorsqu’elle tombe sur les restes d’un squelette en décomposition en pleine fête du Midsommar.
Elle se lance alors dans une véritable enquête dans un pays dont elle ne parle pas la langue et où elle ne connaît personne.
Sauf Johan.
L’amour de sa vie.
Celui qu’elle commence à soupçonner d’en savoir beaucoup plus sur le cadavre qu’il ne l’admet.
Est-il l’homme parfait ou Ellie a-t-elle découvert le crime parfait ?

Alors voilà, au début, on se croirait dans une petite romance, mais dans une narration super originale. Une bonne partie de la narration se fait à la première personne du singulier, ce qui nous plonge directement dans l’univers un peu glauque du moment que connaît Ellie. Se retrouver « seule » dans un endroit inconnu, avec des gens qui ne parlent pas sa langue et sous un climat emprunt de tensions, il y a comme une sorte de bombe à retardement qui est là, sous-jacente, mais on ne sait pas vraiment quand est-ce qu’elle va exploser.

Après cette période « romance » dans laquelle on est plongé, avec les doutes et les émotions de la jeune femme, on fait avec elle une découverte macabre qui fait avancer d’un bond dans l’histoire, une histoire sinistre vieille de plusieurs mois, voire de plusieurs années (ce dont on prend conscience en avançant dans l’ouvrage).
Alors Ellie, qu’est-ce qu’elle souhaite vraiment ? On est embringué dans une course incessante entre trahison, vieille histoire, souvenirs qui se mélangent et les impressions des uns et des autres qui diffèrent. Toute piste se brouille et le récit devient très prenant.

Nous repartons dans le passé, vers d’autres personnages… On a comme un deuxième récit qui vient se greffer au premier, une sorte de journal dans lequel on reçoit les émotions, les ressentis, mais aussi les volontés du tueur. Bien évidemment, on ne sait pas qui il est, mais on comprend de plus en plus ses motivations. Sans que rien ne soit justifié, on arrive à cerner le personnage et suivre un peu plus les rails de la chronologie.

Du coup, la construction de ce roman est vraiment sympa. Les retournements de situations, à défaut d’être nombreux, sont bien ficelés. Les mots quant à eux bien choisis. On avance sur une écriture fluide, somme toute légère. Le vocabulaire est assez simple sans pour autant être pauvre, ce qui rend la lecture addictive et rapide. On prend donc plaisir à suivre Ellie à travers les broussailles du temps.

Les descriptions sont plutôt bien menées aussi. Je ne suis jamais allée en Suède (un jour peut-être), mais beaucoup d’endroits me semblaient familier. L’autrice a fait un effort pour la mise en immersion de son lecteur. Que ce soit au niveau du climat, de l’ambiance, des odeurs… on a aucun mal à s’approprier les lieux et pour ma part, je vois d’ici la maison de famille sur la petite île 😉

Nous avons donc un instant de lecture agréable pendant lequel on suit un personnage des plus normaux. Le livre est écrit comme la personne parle, c’est original, et on se laisse prendre au jeu, dès les premières pages.
Une nouvelle autrice à suivre. Puisqu’il s’agit d’un premier, j’attends le deux avec impatience s’il est sur le même ton 😉
Un grand merci aux éditions Chambre noire pour cette découverte, elle est à suivre avec plaisir pour voir l’évolution de son histoire, mais aussi de ses personnages et de sa plume.

Un café, un verre de vin, une musique d’ambiance et hop hop hop, vous voilà dans le froid du nord pour un bon moment de lecture… Un livre qui accompagne sans problème le confinement 😀

Bonne lecture à tous ! 🙂

 

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