La nuit derrière la porte

Pour commencer, je vous mets un petit résumé, parce qu’il faut bien ça pour bien ancrer l’idée forte de ce livre :
« N’ouvre surtout pas la porte, Véro ! Même si c’est moi. Je t’aime. »
Véronica Vidal reconnait la voix de son mari sur le répondeur, devine sa détresse et sa douleur, mais reste incapable de comprendre son message. Pourquoi doit-elle s’enfermer chez elle ? Que risque-t-elle à sortir ? Qui peut leur en vouloir ?
Et, surtout, qui vient de toquer à sa porte ?
À mesure que la nuit avance, le cauchemar se referme sur elle…
Attention : roman pour un public averti. Quelques scènes peuvent heurter la sensibilité des lecteurs.

Tout d’abord, l’histoire. On a ici une intrigue basée sur « des gens venus d’ailleurs », des hommes et des femmes qui, la nuit tombée, deviennent de véritables bêtes sanguinaires, sous l’emprise totale de violence, de volonté de sang, de volonté de se « libérer » du sacerdoce des conventions sociales. À tort ou à raison ? Libre à vous d’en être juge.
Dans un quartier tranquille, où tout semble paisible et où aucun mot n’est plus violent que le précédent, tout bascule. Un soir, Véronica reçoit un message de son homme, l’alertant sur un danger potentiel et lui intime de se calfeutrer chez elle. L’enfer débute, l’incompréhension noie notre personnage, l’incertitude aussi, celle vis à vis de ses voisins pas si gentils qu’ils en avaient l’air aux premiers abords.
Je ne peux vous conter la suite, car tout est enchaînement de faits qui vous emmènerait à… un spoil 😉

Alors voilà, ce livre, il est vraiment très bien construit et bien pensé. Nous avançons sur trois points de vue. Celui de Véronica, celui de son homme et celui de Sam et Luis.
Les trois points de vue arrivent sur le même événement. Le premier nous fait part des envies et besoins que ressentent la femme sous un jour primaire, le deuxième nous fait tomber dans une sorte d’urgence, d’oppression, une évolution du mal et du mâle 😉 , quant au troisième, sur le constat. Ce point de vue vient boucler la boucle et nous montre que jouer les dieux n’est pas accessible, qu’un projet intéressant certes, mais dangereux avant tout, révèle le coté prédateur de l’Homme, qu’il y a des choses avec lesquelles on ne peut jouer sans qu’elles se retournent contre nous.

Les personnages sont bien pensés et l’histoire, elle, est bien ficelée, bien construite et bien emmenée. Même si l’idée originelle nous emmène dans des semblants de mythes déjà connus, la façon dont elle est soumise quant à elle est vraiment originale.
On se laisse prendre au jeu avec beaucoup de facilité et les pages se dévorent.
Seul bémol avec lequel j’ai moyennement accroché ? La violence de certains passages. L’auteur nous prévient, et il fait bien. Non pas qu’elle soit insupportable, mais plus que, dans certains cas seulement, je l’ai trouvée un peu gratuite 😉

Du coup, ce qu’il faut retenir de ce livre, c’est qu’il traite via le fantastique de sujets sensibles et de questions qu’on se pose tous un jour : est-on libre ou sous le joug des conventions ? Si nous étions totalement libres, que deviendrions-nous ?

Quand un virus vous aide à vous défaire de vos chaînes, soyez sûrs que c’est peut-être bien celui-ci qui nous mènera à notre perte.

Un grand merci à Cédric Murphy de m’avoir permis de découvrir son univers, je me ferais un plaisir de suivre son parcours en entamant les précédents !
Une idée originale et percutante, une écriture dure et ciblée, un réel moment de plaisir que la lecture de ces 307 pages !
Foncez 😉

Bonne lecture à tous !

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