Le nombre 77

Pour vous mettre en appétit, je vous laisse là le résumé du petit dernier de Alexis Arend :
Une malédiction peut-elle se perpétuer pendant des millénaires ?
Alors qu’il pensait être parvenu à retrouver un semblant de vie paisible après la perte tragique de sa fille, Terence Dale, barman ordinaire d’une petite ville perdue de l’Arizona, voit sa vie basculer le jour où lui parvient une mystérieuse lettre.
Une lettre ne comportant que le logo d’une île étrange et un nombre, le nombre 77.
Désormais hanté par ce nombre, Terence devient la proie d’hallucinations effroyables et de terrifiants chuchotements dans l’obscurité. Nuit après nuit, cauchemar après cauchemar, l’île l’appelle…
Peut-on échapper à la folie en plongeant tête baissée dans les ténèbres ?

Alors voilà, tout commence par un matin ordinaire, un matin de l’année 1984. Une fête foraine, une famille recomposée, un jeune garçon qui découvre et s’émerveille de tout… surtout d’un stand en particulier, celui d’une diseuse de bonne aventure. Le jeune Terence veut à tout prix savoir ce que c’est et insiste auprès de son père pour avoir le droit de connaître son avenir. Celui-ci reste sceptique, mais finit par accepter au vu de l’insistance dont fait preuve Terence et sa « belle mère ». C’est alors qu’un événement troublant se passe, qu’une aventure commence et qu’une voyante ordinaire entrevoit le destin extraordinaire du jeune.

On fait dès lors un bond dans le temps, et on retrouve Terence à l’âge adulte. Encore jeune, on ressent malgré tout son passif violent et chargé. Ce dernier a perdu sa fille dans un accident tragique, renversée par une voiture. Sa vie ayant alors volé en éclat, il se retrouve seul, séparé de sa femme parce que leur couple n’a pas tenu la distance, et travaille dans le bar d’une petite ville, où il essaye tant bien que mal de tenir le cap. Il faut dire que ce n’est pas simple, alors il lutte, ne se laisse abattre sous aucun prétexte et reste convaincu qu’il arrivera à fuir ses démons.

Au jour d’aujourd’hui, c’est plus ou moins le cas : se contentant de son quotidien, de sa jeune collègue et de son patron et ami, il trouve chaque jour la force de se lever et de reprendre le cours de sa vie en se fixant de nouveaux repères.
C’est sans compter sur un appel du destin, un courrier inattendu qui le fait botter en touche. Une lettre, une île avec deux lettres associées « R » et « I », et le dessin particulier du nombre 77. Pensant d’abord à une pub comme celles qui regorgent dans nos boites aux lettres, il laisse ce courrier de coté, mais devient vite obsédé par ce nombre. Comme y fait référence l’auteur lui-même, nous avons là une ressemblance avec le nombre 23 😉

Sauf que, le contexte est bien évidemment différent. Il suffit de connaître un peu Alexis pour savoir qu’il ne se contenterait pas de nous faire un petit plagiat (aussi bon soit-il) ! Du coup, notre héros part en quête, une quête mystérieuse pour comprendre ce qui en retourne, une enquête haletante nous entraînant dans les abîmes de curieux événements, une folie pure à laquelle on s’adonne avec plaisir.

Encore une fois, l’auteur nous guide d’une main de maître dans une intrigue soutenue. Avec une plume qui se veut toujours fluide, une écriture « poétique », il nous fait descendre aux enfers à travers ses personnages et leur destin. il y a du beau dans la tragédie. Rien est laissé au hasard, et c’est avec avidité que l’on parcourt les pages. L’intrigue est bien ficelée, l’histoire intéressante, les personnages travaillés et la chute… Ô la chute !!! La balance entre les événements passés et la course contre le temps qu’ils entraînent est faite avec brio. On ne s’ennuie pas, sans être bousculés par une action trop présente, et on a clairement l’impression de regarder un film.

La balance entre fantastique et réel, quant à elle, est présentée là aussi de façon équilibrée, tant qu’on pourrait se demander si oui ou non il y a du fantastique 😉
Au final, nous avons un enchevêtrement qui se fait entre traditions, croyances populaires et contes. Le mélange des styles va bien à l’auteur, et il le prouve encore une fois.
Nous sommes toujours entre deux mondes, entre deux réalités, et nous nous laissons tomber avec le héros tantôt dans la folie, tantôt dans une destinée qui nous dépasse au moins autant que lui sur une île aux nombreux mystères.

Vous l’aurez compris, on trouve un peu de tout ici, mais de façon délicate. Quelques soient vos croyances, si un jour vous voyez l’écran digital de votre horloge vous annoncer 08h77, ne vous contenter pas de sourire sur un bug potentiel et de redémarrer la matrice, parce qu’il n’est peut-être que 9h17 aux aiguilles de votre montre, mais il est sûrement déjà trop tard !
Je vous invite fortement à découvrir l’univers particulier mais toujours aussi attachant et prenant de cet auteur si ce n’est déjà fait. Quoiqu’il en soit, retenez la date : dans les bacs le 4 janvier. Un nouveau livre pour une nouvelle année, et ça commence fort !

Un grand merci à Alexis Arend pour cette confiance renouvelée, toujours ravie de redécouvrir le monde de l’imaginaire à travers ses mots !

Très bonne lecture à tous ! 🙂

 

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