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Chroniques thriller

Doubles jeux

Je referme juste ce roman de Pauline Bouquin, doubles jeux. Une expérience sympa avec un personnage trouble.
Je vous laisse là le résumé :
Un jeune couple à qui tout semble réussir.
Un voyage de noces au cœur des Highlands.
Une incursion dans les méandres de la folie humaine.
Le 1er janvier 2017, sur l’A6, un homme somnole au volant de sa voiture et heurte de plein fouet les barrières de sécurité. Sa femme, Louise Riesenney, meurt sur le coup.
Le 28 mai 2018, à Rosemarkie, Cédric Duschesne quitte le gîte où il a élu résidence pour sa lune de miel et disparait dans la nature. Toutes les traces de son existence s’évanouissent avec lui. Seule son épouse, Sophie Duschesne, semble se souvenir de son mari. S’est-il enfui ? Est-il mort ? A-t-il seulement existé ?
Sophie est loin de se douter que ces deux événements sont inextricablement liés, que Cédric n’est pas l’homme qu’elle pense connaître et que chaque membre de son entourage, à l’exception d’elle-même, joue double-jeu.

Vous l’aurez compris, tout se passe sur une ligne temporelle pas si vaste. La majeure partie de l’intrigue n’est même que sur quelques jours, un mois tout au plus. Mais les ramifications de cette intrigue se jouent sur plusieurs années. Un passé flou, une « maladie » qui déverse ses symptômes sur notre protagoniste, une famille particulière qui se laisse aller en sombrant presque dans la folie et poursuit les tréfonds d’un secret dissimulé de tous, mais surtout de Sophie.

Tout commence par son bonheur. La joie de cette jeune femme de 23 ans qui partage sa vie entre ses deux amoures : l’écriture et son compagnon, Cédric. Tout bascule lors de son voyage de noces, celui là même durant lequel Cédric disparaît. Aucune nouvelle de cet ami/amant qui se montrait pourtant comme l’homme parfait. Cette disparition n’est que plus suspecte que personne ne semble connaître un Cédric, encore moins un homme l’accompagnant en voyage. C’est pendant ce voyage en Écosse que tout chavire, que cette femme somme toute charmante et charismatique perd pied, qu’elle se persuade de refaire une crise de TAG (trouble anxieux généralisé), tout en sachant qu’elle se considérait jusque là guérie. On est donc toujours en balance : Sophie est-elle à la limite de la raison ? A-t-elle halluciné sa vie de l’année passée ? Comment savoir si la limite entre réalité et fiction a été franchie ?

C’est à travers une plume fluide et un vocabulaire choisi que l’autrice nous guide aux cotés de Sophie. Tantôt saine d’esprit, tantôt poussée dans ses retranchements, ou encore au bord de la « non conscience de soi », on suit le parcours totalement fou de Sophie qui recherche désespérément son amour perdu. C’est à travers les mots de sa famille (plus ou moins proche) qu’elle se rendra compte que rien n’est simple et que tout ne s’explique pas aussi concrètement qu’elle l’aurait voulu.

Avec beaucoup de finesse, Pauline nous fait nous aussi vaciller entre réalité/fiction et maladie. On croit avoir compris l’idée avec un clin d’œil placé judicieusement par ci par là. En fermant ce livre, j’avoue que la première chose qui me vient, c’est le talent. Le talent de poser des indices partout, qui nous laissent toujours entre le « j’ai trouvé » et le « oh non, quand même, c’est capillotracté ». Comme Sophie, nous sommes régulièrement rejetés dans le gouffre du doute 😉

Bref, on croit avoir vu la fin et hop, on reprend une petite couche de dialogues qui finalement, nous laisse penser que ce n’est pas ça. Des allers retours passionnants sur une intrigue originale. Alors, solution trouvée ou non, il faut se laisser bercer par ce récit fort divertissant. Des caractères attachants, des doutes semés au gré de l’avancement dans l’histoire, un tableau noir conté d’une plume légère. Un intrigue réfléchie et pesée, bien ficelée… tout ce qu’il faut pour un bon moment de lecture.

Je remercie grandement Pauline Bouquin pour sa confiance. J’ai été ravie de découvrir son univers. Très bonne lecture à tous ! 🙂

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