La belle assise

Je referme l’ouvrage de Brice Milan, La belle assise. Un petit thriller romantique qui se lit vite, quelques heures suffisent à tourner les pages de ce huis clos bien fourni.

Un petit résumé pour faire le point : Jean-Yves tombe amoureux d’une jeune fille paraplégique, Emma, chaperonnée par sa tante. La mère de Jean-Yves, veuve, s’oppose à sa liaison… À tort ou à raison ?

On pourrait être amené au début à prendre cet ouvrage pour une histoire d’amour du genre des téléfilms allemands (oui oui, vous savez, ceux de M6 😉 ). Détrompez-vous. L’auteur nous emmène dans un délire accrocheur où affaires de famille, vénalité, arrogance… bref, tous les atouts majeurs retrouvés dans des histoires préoccupant les familles aisées.

L’écriture nous emmène par sa fluidité. Nous avons un style plutôt vif. L’histoire est contée par les différents protagonistes (Armande, Jean-Yves, Emma et bien évidemment Anne-Marie). Chaque chapitre est un avis supplémentaire sur la situation et chaque point de vue est donné par la narration à la première personne (ce qui pourrait donner une impression de schizophrénie chez l’auteur). Vous avez donc là un vocabulaire bien choisi en fonction de qui parle, à qui et de quoi. Tout est bien pensé et bien emmené, c’est très bon.

Les personnages sont plutôt bien présentés : vous avez là l’énumération de ces derniers mais sans que ce soit redondant. Chaque personne donne son avis : on peut donc avoir des sentiments plus que mélangés envers certains d’entre eux (pas tous cependant). L’auteur ne mélange rien : chaque entité a son caractère et le garde, du début à la fin.

Nous avons donc Emma, jeune paraplégique qui s’ennuie dans son quotidien et sur qui les regards compatissants des passants deviennent un peu trop lourds de sens. Elle rencontre lors d’une de ses balades Jean-Yves, un homme charmant et bien « sous tous rapports » dont le charme ne la laissera pas indifférente. Un véritable coup de foudre leur tombe dessus et on part dans une espèce d’idylle mignonnette.
Mais ce serait sans compter sur la présence du duo de choc : la tante de l’une, Armande, et la mère de l’autre, Anne-Marie. Toutes deux sont des personnages esquintés par la vie, ayant perdu tout espoir de ce genre de sentiments adolescents de l’amour au premier regard.

C’est là que nous comprendrons donc que ces deux femmes veulent briser ce couple un peu trop surréaliste pour qu’il en soit vrai, mais je ne vous en dis pas plus car il ne faudrait pas spoiler les divers rebondissements présents dans l’ouvrage.
Bien que certains d’entre eux soient prévisibles, j’ai passé un très bon moment de lecture et n’ai pas décroché une seule page. Le style de l’auteur aidant d’ailleurs à balayer la moindre longueur, vous avez là un petit bijou qui pourrait accompagner un plaid pour ces soirées qui commencent à se faire fraîches.

Merci à l’auteur pour sa confiance, un roman très sympa sur un fond d’enquête policière. De l’humour, de l’amour, de la machination… Tout y est et tout le monde peut trouver son bonheur dans cet écrit. Je vous le recommande 😉

Bonne lecture !

 

belle assise

3 réponses sur « La belle assise »

Merci Véronique pour cette chronique très étoffée et vraiment bien écrite. Ce « thriller » atypique a dérouté plusieurs lecteurs, mais pas toi. Tu as compris et expliqué avec beaucoup de finesse les ressorts du roman. Félicitations ! Brice

Sans problème ! Ma nouvelle « Adolescent délit » devrait te plaire au moins autant que « La belle assise ». Elle est aussi disponible en SP sur le site simplement.pro

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