Le suspect
Je referme à l’instant les 530 pages de Michael Robotham avec son livre Le suspect.
Ce doit être parce que ma lecture s’est écoulée sur deux semaines qu’il m’a paru un peu long (oui il faut que je trouve un point négatif, sinon, c’est moins intéressant et on va croire que j’encense l’auteur…). Bref, malgré quelques longueurs qui m’ont sortie parfois du récit, il y a beaucoup mais alors beaucoup de point positifs.
Tout d’abord l’intrigue. Elle suffit à faire pâlir de nombreux écrivains du domaine. Sans un suspense haletant tout du long, l’auteur nous amène dans une traque. Ce qui est très particulier, c’est sa façon de mêler l’action à la description. C’est fait d’une main habile et d’un plume légère. Cette écriture fluide vous emmène bon gré malgré à traverser le papier et vous plonge dans le décor, certaines scènes m’ont fait me demander si j’étais dans mon canapé ou à l’arrière d’une voiture dans laquelle je frissonnais avec le protagoniste. Écrite au présent, l’histoire vous gobe.
Un psychologue sur lequel toute la misère semble s’écrouler : malade, retour d’une situation difficile qui semble avoir brisé quelque chose dans son couple… reçoit un patient un peu particulier. Des allers retours dans son passé et dans son présent vont nous faire découvrir peu à peu qui il est et ce qu’il a fait.
Les grandes lignes restent prévisibles, mais on y va quand même, on tourne les pages et on se laisse prendre au jeu !
Le personnage principal ensuite, Joseph O’Loughlin, tiraillé entre ses envies, ses peurs et son instinct premier qui lui dicte les évidences. Ce personnage au premier abord sans grande envergure se révèle être très perspicace, intelligent et relativement habile. L’auteur traite le sujet brillamment en lui donnant du galon petit à petit. C’est limite en ça que se montre le « suspens » de l’histoire. Ce gars bien sous tout rapport qui décide d’aider les forces de l’ordre en faisant le portrait d’un tueur finit par être au centre d’une intrigue se déroulant (on l’apprendra bien vite) sur plusieurs années. Dur dur de ne pas compatir mais là encore, attention…
L’auteur nous met aussi face à nos doutes sur l’éducation : est-ce qu’on peut tout pardonner sous prétexte que le passé de quelqu’un est nocif ou toxique ? Qu’est-ce que cachent les différentes relations… Nous avons en deuxième plan, relativement camouflée, toute une deuxième intrigue sur les non dits ou les mensonges que peut entraîner la facilité dans une situation qui nous échappe. Que ce soit par faiblesse, par effet de groupe ou par manque d’expérience, notre « héros » va se retrouver face à ses doutes et ses remords. Face à ce qu’il aurait pu faire s’il n’avait pas « bâclé » son boulot.
À mon goût, le suspens n’est pas présent dans cet ouvrage. Il n’est pas rare qu’on en attende et qu’on en attende beaucoup dans ce genre d’histoire (surtout avec ce der’ de couv’) mais… il faut le lire car c’est une merveille en ce sens. On voit venir les choses mais on prend quand même un coup, comme si on ne l’attendait pas. C’est une sensation très particulière mais c’est aussi ce qui la rend géniale !
Bref, sachez qu’il y a tout plein d’ingrédients que je n’ai pas forcément trouvés ailleurs ou du moins, pas mélangés de la même façon. L’histoire qui n’est pas si banale est racontée d’une façon qui ne l’est pas tant que ça elle non plus. Du coup, beaucoup de bon et… même si le suspens (je me répète) n’y est pas toujours sur tout du long, attendez vous à quelques switchs qui m’ont fait encore plus apprécier cet ouvrage !
Foncez, vous m’en direz des nouvelles 🙂